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Manger fréquemment ce type d’aliments vous expose au risque de démence

Vous ne savez pas résister à l’appel des chips et du saucisson? Picorez-les avec modération: en excès, ces aliments sont associés à un risque accru de démence de l’ordre de 84%, pointe une récente étude. On vous explique.

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Quel est le point commun entre la charcuterie, la viande rouge, des sodas ou encore des biscuits apéritifs? Tous ces aliments sont considérés comme pro-inflammatoires, c'est-à-dire que leur consommation nourrit l'inflammation chronique de l'organisme.

Problème, un faisceau d'études tend à suggérer qu'une alimentation pro-inflammatoire empoisonne la santé, en favorisant par notamment certaines maladies chroniques (diabète de type 2, athérosclérose, maladies cardiovasculaires) ou une dysbiose (perturbation du microbiote intestinal). Le cerveau aussi ne serait pas épargné: un régime alimentaire inflammatoire pourrait jouer un rôle dans la survenue du déclin cognitif.

Une étude parue dans la revue Alzheimer&Dementia le 6 décembre 2024 met une nouvelle fois en garde contre un risque significatif de démence lié à ce type d'alimentation.

Les chercheurs ont épluché les données alimentaires, l'incidence de la démence et les diagnostics de la maladie d'Alzheimer d'une cohorte de 1487 participants âgés de 60 ans suivis sur une période d'environ 13 ans. Le potentiel inflammatoire du régime alimentaire a été évalué à l'aide d'un indice (Dietary inflammatory Index ou DII). Sur les 1 487 participants, 246 ont développé une démence toutes causes confondues, dont 187 cas de maladie d'Alzheimer. Les participants ayant obtenu des scores élevés de DII (signes d'une alimentation pro-inflammatoire) présentaient des risques accrus de démence et de maladie d'Alzheimer.

Le rôle de l’inflammation systémique dans la dégénérescence neuronale

Un chiffre est particulièrement éloquent: ceux qui avaient une alimentation pro-inflammatoire étaient 84 % plus susceptibles de développer une démence toutes causes confondues par rapport à ceux qui avaient une alimentation anti-inflammatoire.

Ces résultats n'étonnent pas les chercheurs: des études passées ont suggéré que des scores DII importants sont associés à une inflammation systémique (inflammation généralisée), un phénomène qui aurait des implications dans le processus neurodégénératif.

Ces résultats accréditent l'hypothèse selon laquelle ce que nous mangeons influence la santé de notre cerveau. Aussi, consommer trop souvent des aliments riches en composants pro-inflammatoires tels que les graisses saturées et les glucides transformés, présents dans les aliments ultra-transformés, peut attiser l'inflammation cérébrale et favoriser la formation de plaques de bêta-amyloïde, une caractéristique de la maladie d'Alzheimer, concluent les chercheurs dans un communiqué.

Manger sain pour un cerveau en forme

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, le nombre de cas de démence devrait atteindre 152 millions en 2050.

La démence étant un phénomène irréversible et incurable, l'alimentation fait partie des stratégies de santé publique préventives sérieusement envisagées pour réduire le risque. 

Aussi, certains régimes alimentaires sont particulièrement recommandés pour préserver les fonctions cérébrales, à l'instar du régime méditerranéen (ou régime crétois) et le régime MIND. Ces deux approches alimentaires, qui valorisent les végétaux riches en antioxydants (dont les légumes verts à feuilles pour le régime MIND), les poissons gras (et autres aliments riches en oméga-3) et les polyphénols (un acide gras présent dans les noix et l'huile d'olive), sont réputés pour renforcer les fonctions cognitives. Ces aliments combattraient l'inflammation et par ricochets, le stress oxydatif qui agresse les cellules neuronales. Ils pourraient même ralentir l'apparition du déclin cognitif et réduire le risque de développer la maladie d'Alzheimer, selon certaines études.

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