Cette île vendéenne attire les touristes et les amateurs de pommes de terre
Cet article est paru dans le magazine Notre Temps Jeux
Noirmoutier, terre d'agriculteurs, de pêcheurs...
Terre d'agriculteurs et de sauniers, de pêcheurs et d'ostréiculteurs, Noirmoutier est depuis toujours reliée à la Vendée par le passage du Gois. Les cyclistes du Tour de France craignent cette chaussée glissante qui ne se révèle qu'à marée basse, permettant alors le passage dans les deux sens. Mais gare à la marée! Une dizaine d'automobiles s'y font surprendre tous les ans, nécessitant le recours aux "balayeurs de la mer", qui rappellent à ces imprudents que "goiser" signifie en patois "passer en se mouillant les sabots". Il vaut mieux dénicher coques et palourdes sur la grève puis se promener le long du polder de Sébastopol où picorent aigrettes, poules d'eau, échasses blanches, chevaliers gambettes et gorgebleues à miroir. Sur l'autre côte de cette île longue de 18 kilomètres, les dunes protègent les 7kilomètres de sable fin des plages de la Barbâtre.
À La Guérinière, Agnès Varda et Jacques Demy possédaient le seul des 3 moulins qui porte encore ses ailes. Au port du Bonhomme, les ostréiculteurs ont posé leurs cabanes près de leurs parcs, le lieu idéal pour se régaler d'huîtres à la bonne franquette. Après, la route principale conduit à Noirmoutier-en-l'Île à travers des champs de pomme de terre et des marais salants où les sauniers accueillent les visiteurs pour partager leur savoir-faire. Ces œillets s'étendent jusqu'à la capitale où le sel est stocké dans des salorges. La ville s'est installée sur l'autre rive de cet étier autour de son château médiéval. Sur la place d'Armes, on visite le Centre des patrimoines maritimes dans l'hôtel particulier Jacobsen.
Une île qui inspire les cinéastes
De là, la jetée permet de découvrir les hérons, courlis et tadornes de Belon qui picorent dans la réserve des marais de Mullembourg. Ensuite, il faut continuer vers le bois de la Chaise où 91 villas au style éclectique s'enfouissent à l'ombre des chênes, pins et mimosas qui ont séduit Auguste Renoir. Côté mer, les cabines blanches de la plage des Dames ont servi de cadre pour le film Le Petit Nicolas. Après, se trouve la plage du Vieil et la maison du film César et Rosalie, puis le port de L'Herbaudière. De la terrasse de la criée, le visiteur peut voir les marins débarquer les caisses de soles, bars, homards et congres frétillants. Dans le port, le Martroger III a été sauvé par des amoureux de vieux gréements. Rémy Onfroy, président de l'association Les Amis du Martroger, rappelle qu'il a été le dernier bateau à voiles des Phares et Balises. Depuis, ce monument historique est l'ambassadeur de l'île, participant à de nombreuses fêtes comme les régates du bois de la Chaise, qui se déroulent du 20 au 22 août.
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Menace de submersion
Avec les deux tiers de son territoire sous le niveau des plus hautes eaux, Noirmoutier fait face depuis longtemps à des submersions. En 1937, une tempête coupe pratiquement l'île en deux. En 1978, une digue cède et 500 hectares de polder sont submergés. Pour protéger cette île qui culmine à 23 mètres, des portes antisubmersion hautes de 5 mètres vont être installées à l'entrée des canaux qui relient l'océan aux marais salants de l'île.
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La bonnotte
La bonnotte est une petite pomme de terre qui se ramasse à la main. Introduite depuis Barfleur, en Normandie, dans les années 1920, elle disparaît avec la mécanisation, mais des cultivateurs décident de la relancer avec l'aide de l'Inra. Pour la promouvoir, ils vendent leur première récolte aux enchères à l'hôtel Drouot en 1996. Bingo, elle est adjugée au prix record de 400 francs le kilo. À l'image de la grenaille de l'île, ses qualités gustatives proviennent de cette terre sableuse nourrie au goémon et parfumée par les embruns.
Les Jacobsen, corsaires à Dunkerque, aménageurs à Noirmoutier
D'origine néerlandaise, cette famille s'installe à Dunkerque au XVIe siècle où elle se livre pendant deux cents ans à la guerre de course, Agnès Jacobsen étant même la grand-mère du corsaire Jean Bart. Au XVIIIe siècle, Cornil Guislain Jacobsen quitte Dunkerque et s'implante en Vendée où il crée des polders et fait fortune dans le commerce du sel. Ses descendants lotiront le bois de la Chaise.
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