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Noël: 6 conseils pour surmonter l’anxiété des fêtes selon un thérapeute

L'approche des fêtes de fin d'année vous angoisse? Vous n’êtes pas seul. Chez les personnes en proie à l’anxiété de Noël, cette période laisse souffler un vent de mélancolie et de stress. Comment l’expliquer? Comment dépasser ce sentiment inconfortable? Géraldyne Prévot-Gigant, psychopraticienne, propose quelques pistes pour se sentir mieux et en accord avec soi-même.

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Le compte à rebours avant les fêtes est lancé. L'imminence de ces célébrations est accueillie différemment selon les personnes. Chez certains, point d'excitation et de magie au pied du sapin. Les fêtes de fin d'année suscitent un mélange de tension, d'appréhension et de nervosité de plus en plus écrasant à mesure que se profile le moment fatidique. Cette anxiété de Noël peut devenir particulièrement pénible à vivre et transformer les réveillons et rendez-vous familiaux en une véritable épreuve.

Anxiété de Noël: des souvenirs difficiles qui refont surface

Ce sentiment de tension qui semble inextricable peut être le stigmate d'une expérience vécue. "Il peut faire écho à une histoire familiale ou des événements passés difficiles qui ont eu lieu à cette période, comme des conflits familiaux, le décès d'un proche ou le départ d'un parent du foyer familial, etc. La résurgence de ces souvenirs douloureux crée alors une appréhension à l'idée de les (re)vivre", analyse Géraldyne Prévot-Gigant, psychopraticienne.

Anxiété de Noël: une contrainte sociétale

Cette anxiété peut aussi être alimentée par une pression que l'on s'impose à soi-même. "Si on organise Noël, on peut ressentir un stress lié à la volonté que les choses soient parfaites et qu'elles se passent sous les meilleurs auspices, alors que l'on reçoit de la famille ou des convives avec qui l'on entretient des relations conflictuelles".

Le carcan sociétal peut ajouter une couche supplémentaire à cette charge mentale. Noël est perçu comme "un rendez-vous obligé pour beaucoup", un rituel sociétal dans lequel la litanie de joie et d'amour assénée à grands renforts de marketing peut prendre des airs d'injonction urticante au bonheur: "il faut que cela se passe bien", "on doit être heureux et bien à Noël". 

Comment s'en sortir? Géraldyne Prévot-Gigant propose quelques pistes pour se libérer de ce stress envahissant.

Se faire accompagner par un thérapeute ou un proche

"En parler à quelqu'un qui nous comprendra, un proche, un ami, est important car souvent on n'ose pas s'épancher". En l'absence d'oreille attentive autour de soi, on n'hésite pas à se tourner vers un thérapeute. "Cela peut permettre de regarder à quoi cette anxiété fait écho dans notre propre histoire et éventuellement permettre de guérir des blessures non pansées jusqu'ici".

Faire le tri entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas

Il s'agit de placer le curseur entre les inconforts et les difficultés négociables le temps d'un repas (les réflexions de la belle-mère, la présence d'un hôte que l'on n’apprécie guère) et les plaisirs que l'on peut tirer des fêtes. "On peut conditionner notre état d'esprit en décidant à quoi donner de l'importance, encourage la psychopraticienne. On peut essayer de se concentrer sur certains aspects plus plaisants de ces fêtes, des moments agréables auxquels on peut penser comme l'ouverture des cadeaux, les conversations avec des personnes que l'on aime."

En cas de griefs, de non-dits ou de conflit avec un membre de la famille, peut-être est-il envisageable de les mettre de côté momentanément et de choisir d'en parler à un autre moment avec cette personne, suggère Géraldyne Prévot-Gigant.

Si on est seul, s’organiser pour être entouré à Noël

Pour les personnes qui n'ont pas de membre de la famille ou de proches avec qui fêter les réveillons, ces moments charnières prennent des abords anxiogènes et douloureux. Géraldyne Prévot-Gigant invite à se projeter suffisamment en amont, à anticiper pour ne pas rester seul et être entouré, en regardant ce qui est organisé par les associations proches de chez soi ou en contactant des voisins ou amis.

Adopter la stratégie de l’évitement

Se rendre à une invitation de Noël peut parfois sembler mission impossible. Dans ce cas, refuser d'y aller peut être une alternative à envisager si celle-ci nous fait plus de bien. Par exemple, si on s'attend à passer des fêtes avec des personnalités toxiques, et que l'on met des mois à s'en remettre, alors on peut s'autoriser à déroger à la règle et aux conventions sociales, quitte à passer pour le vilain petit canard. "Si on se donne des obligations au point de s'en rendre malade, s'autoriser à ne pas se rendre à un repas de Noël peut être très libérateur, note la praticienne. Rien n'oblige sous prétexte de convention sociale à se confronter à une personne que l'on ne peut vraiment pas supporter".

Etre davantage en accord avec ses désirs

Bien souvent, l'anxiété de Noël jaillit d'un conflit intérieur entre un désir et une injonction: en l'occurrence, "je n'ai pas envie de passer Noël avec telle personne mais il faut que je le fasse". Oui, mais à quel prix? Certaines personnalités comme les hypersensibles, les personnes empathiques, les affectifs auront tendance à être dans la suradaptation permanente et le sacrifice de leur bien-être. "C'est important dans ce cas de savoir s'écouter, d'écouter son désir et d'arrêter d'être constamment dans le "il faut, je dois"", préconise la praticienne. Là encore, il importe de trouver le juste équilibre entre ce qui est bon pour nous et ce que l'on s'impose.

Se poser les bonnes questions pour mieux trancher

Reste qu'en pratique, ménager la chèvre et le chou s'avère complexe. Comment ne pas froisser certaines susceptibilités sans créer un incident diplomatique avec son hôte ou exacerber les dissensions familiales? Là encore, chacun mènera ses propres arbitrages en mettant la focale sur les côtés ressourçants et plaisants de Noël et ce qui nous hérisse.

Répondre à certaines questions peut nous aider à trancher: ""Pourquoi souhaite-t-on se rendre à cette réunion familiale? Si c'est pour faire plaisir à tout le monde et non à soi, on peut se demander, est-ce que c'est vraiment juste?"; "Qu'est-ce qui est le moins douloureux pour nous: ne pas aller à cette réunion familiale ou s'y rendre?"

La spécialiste en convient, faire la part des choses (sans être rongé par la culpabilité) nécessite un travail sur soi en amont. Plusieurs éléments peuvent biaiser notre jugement, comme notre degré de dépendance affective ou familiale. "Noël est une période où on est souvent confronté à ce qui n'est pas réglé avec soi ou avec notre famille", rappelle notre experte.

Cette réflexion salvatrice, qui peut être menée bien avant l'échéance de Noël (et si besoin avec un psychothérapeute), reste guidée vers un objectif: trouver la façon de passer Noël en étant en accord avec soi-même. Au bout du compte, il semblera peut-être plus bénéfique pour certains de faire complètement autre chose, comme partir en voyage, plutôt que de se joindre à ces tablées familiales. Au moins ce choix aura-t-il été fait en conscience.

Merci à Géraldyne Prévot-Gigant, psychopraticienne et auteure de "50 exercices pour se libérer des relations toxiques" (éditions Eyrolles) geraldyneprevotgigant.com/

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