Violences sexuelles: l'Eglise lance un "processus" d'écoute et d'accompagnement des victimes majeures
L'Eglise catholique a décidé vendredi un "processus" d'écoute et d'accompagnement des victimes majeures de violences sexuelles, organisé au niveau des diocèses, avec une réparation financière évoquée "au cas par cas".
Ce processus prévoit, à partir de janvier 2026, la mise en place "à l'échelle des diocèses" de cellules d'écoute, "capables de recevoir des personnes ayant été victimes à l'âge adulte", a affirmé lors d'une conférence de presse Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France (CEF).
L'idée est d'accompagner les victimes "le plus possible vers la justice", qu'elle soit judiciaire ou canonique. Si aucune n'est possible, parce que l'auteur est mort ou qu'il y a prescription, "nous avons décidé d'ouvrir une voie supplémentaire qui est celle de la médiation, en nous appuyant sur les médiateurs de justice", a-t-il ajouté.
Cela pourra déboucher, si la victime le souhaite, sur "une rencontre avec le mis en cause ou le diocèse". Quant à la réparation financière, "cela se traitera au cas par cas, diocèse par diocèse", a-t-il ajouté, expliquant qu'il fallait notamment sur ce point "vérifier la question fiscale" liée aux statuts des diocèses.
Les dispositifs créés en 2021 pour les victimes mineures (Inirr et CRR) sont des instances nationales, qui proposent une réparation pouvant aller jusqu'à 60.000 euros.
"Toutes les personnes ne demandent pas nécessairement une dimension financière. Nous verrons bien ce qu'il en sera au cas par cas", a affirmé Eric de Moulins-Beaufort.
Quant aux écoutants, "nous voulons qu'ils soient au plus proche des plaignants, avec une personne au siège de la CEF chargée de les former et coordonner".
La CEF, qui renouvelait tout son organigramme, a par ailleurs procédé à deux nominations au Conseil pour l'enseignement catholique: le président en sera Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, et le secrétaire général Guillaume Prévost, qui a travaillé à la Direction générale de l'enseignement scolaire du ministère de l'Education (Dgesco).
Il faut notamment voir dans ces nominations une "volonté de répondre au mieux aux pouvoirs institutionnels", a précisé le vice-président de la CEF Dominique Blanchet.
Ces nominations étaient scrutées avec soin alors que l'enseignement catholique se trouve éclaboussé par les révélations de violences sexuelles et physiques à Notre-Dame de Bétharram.
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