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Telecom Italia: Poste Italiane compte prendre la relève de Vivendi

Le groupe Poste Italiane ambitionne de porter sa part dans Telecom Italia au-delà de 20% et devenir son principal actionnaire, prenant ainsi la relève du géant des médias français Vivend...
Par  Afp
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Le groupe Poste Italiane ambitionne de porter sa part dans Telecom Italia au-delà de 20% et devenir son principal actionnaire, prenant ainsi la relève du géant des médias français Vivendi, une opération qui est vue d'un bon oeil par le gouvernement Meloni.

Détenu à 64% par l'Etat italien, Poste Italiane est en négociations avec Vivendi pour lui racheter entre 10 et 12% de sa participation dans Telecom Italia et prendre ainsi le contrôle de l'opérateur, a indiqué vendredi à l'AFP une source financière.

Poste Italiane, qui s'était invité à la mi-février au capital de Telecom Italia en reprenant la part de 9,8% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP), vise une part inférieure au seuil de 25% déclenchant l'obligation de lancer une offre publique d'achat (OPA).

"Les négociations avancent bien", a commenté la source, ajoutant qu'elles pourraient aboutir avant l'assemblée générale des actionnaires de Telecom Italia, qui a été reportée du 10 avril au 24 juin.

L'objectif "semble être d'arriver à l'assemblée avec une structure de gouvernance redéfinie, plus stable et moins conflictuelle, qui puisse ouvrir de nouvelles opportunités de création de valeur", ont estimé les analystes d'Equita.

Interrogés par l'AFP, ni Vivendi ni Poste Italiane n'ont souhaité commenter.

- "Partenaire industriel" -

Poste Italiane est "ce dont Telecom Italia a besoin en ce moment", a déclaré mardi le secrétaire d'Etat à l'Economie Federico Freni.

"Vivendi n'a jamais été un partenaire industriel, il a toujours été un simple partenaire financier", alors que Poste Italiane "a toutes les qualités requises pour être un partenaire financier et industriel", a-t-il assuré.

Premier actionnaire de Telecom Italia, Vivendi avait annoncé vendredi dernier avoir réduit sa participation de 23,75% à 18,37%, après avoir cédé 5,38% sur les marchés

"Nous avons dit très clairement que notre intention était de vendre notre participation dans Telecom Italia (...) lorsque nous serons en mesure de sortir de l'entreprise dans de bonnes conditions, nous le ferons", avait déclaré début mars Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi.

Entré au capital en 2015 à un prix moyen d'achat de 1,071 euro l'action, Vivendi demande une prime sur le cours de l'action de Telecom Italia actuel, en contrepartie du transfert du contrôle à Poste Italiane, selon la source financière.

A la Bourse de Milan, l'action de Telecom Italia a clôturé vendredi en hausse de 1,25% à 0,364 euro, soit le tiers du prix d'achat de Vivendi.

Vivendi avait claqué en janvier 2023 la porte du conseil d'administration de Telecom Italia et a, dans la foulée, multiplié les critiques envers la gestion de son PDG Pietro Labriola, surtout après sa décision de céder le réseau fixe au fonds d'investissement américain KKR.

Le géant des médias, qui pourrait décider de garder une part minoritaire dans Telecom Italia, a perdu en janvier la première manche de sa bataille judiciaire contre cette vente et a aussitôt annoncé sa décision de faire appel.

- Alliance avec Iliad? -

Sur les rangs pour racheter les parts de Vivendi figurait aussi le fonds d'investissement britannique CVC Capital Partners, mais les négociations semblent désormais au point mort.

Après l'assemblée générale des actionnaires en juin pourrait s'ouvrir un autre chapitre pour Telecom Italia, celui de la consolidation du marché des télécoms italien.

Si l'entrée de Poste Italiane à son capital avait été vue comme une initiative du gouvernement visant à offrir une alternative "italienne" aux investisseurs étrangers, le directeur général du groupe postal s'est montré ouvert aux alliances.

Poste Italiane "soutient le processus de consolidation qui a déjà commencé, nous ne sommes donc pas là pour l'arrêter", a assuré Matteo Del Fante fin février.

Et le groupe français Iliad n'a pas enterré ses projets d'une possible fusion avec son rival italien et a informé le gouvernement Meloni de son intérêt pour l'opérateur.

"J'ai une seule certitude, c'est que nous sommes plus que jamais déterminés à être un acteur du marché italien, dans la durée", a déclaré mardi le directeur général d'Iliad, Thomas Reynaud.

bh/nth

VIVENDI

KKR & CO

ILIAD

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