Polémique avec Musk: Keir Starmer affirme son engagement à protéger les mineurs
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a promis mardi de renforcer la protection des mineurs contre les violences sexuelles et défendu son action passée pour réprimer ces crimes, après plusieurs jours de pressions de la part d'Elon Musk, de l'extrême droite et des conservateurs.
Personnellement attaqué par le propriétaire de X, le responsable travailliste a indiqué dans le tabloïd The Sun que son gouvernement allait rendre obligatoire le signalement de violences sexuelles commises sur des enfants, conformément aux préconisations d'une enquête publique sur le sujet conclue en 2022.
Elon Musk, proche de Donald Trump, met en cause de façon répétée depuis plusieurs jours la gestion par les autorités britanniques de plusieurs affaires de viols et d'exploitation sexuelle de filles et jeunes filles vulnérables par des gangs d'hommes majoritairement originaires du Pakistan, au début des années 2000. Rien que dans la ville de Rotherham (nord), 1.500 victimes ont été recensées.
Les pouvoirs publics ont été accusés de ne pas avoir pris la mesure de ce scandale, régulièrement utilisé par l'extrême droite britannique pour dénoncer une justice à deux vitesses.
Keir Starmer, qui était à tête du parquet d'Angleterre et du Pays de Galles entre 2008 et 2013, a assuré avoir à l'époque agi pour s'assurer que "les hommes responsables de ces actes abjects soient traduits en justice, mis sur le banc des accusés puis derrière les barreaux". Il a accusé "des voix d'extrême droite" de "tenter de réécrire l'histoire".
A l'issue d'une vaste enquête publique menée pendant sept ans et achevée en 2022, "l'une des principales recommandations était de rendre obligatoire le signalement de violences sexuelles commises sur des enfants (...) En tant que Premier ministre, je la mettrai en oeuvre", a affirmé Keir Starmer dans le Sun.
Cette mesure concernera notamment les professeurs, les travailleurs sociaux, les policiers.
Il a aussi annoncé la création d'une "infraction pénale spécifique pour toute personne faisant délibérément obstacle à une enquête sur des violences sexuelles", passible de peines de prison.
Selon lui, "jusqu'à 500.000 enfants pourraient être victimes de violences sexuelles chaque année, que ce soit en ligne, dans le cadre familial ou de la part de ces gangs ignobles".
La police devra également "améliorer la collecte de données", notamment en ce qui concerne "l'origine ethnique des coupables", a-t-il déclaré.
La cheffe de l'opposition conservatrice, Kemi Badenoch, réclame une nouvelle enquête publique sur l'exploitation des mineurs. Elle a annoncé que son parti tenterait de soumettre cette proposition au vote en présentant mercredi un amendement au Parlement.
Le Labour n'a pas prévu de le soutenir, soulignant que les Tories n'avaient pas appliqué les recommandations de l'enquête publique lorsqu'ils étaient au pouvoir en 2022.
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