Grippe aviaire: la France de nouveau "indemne" mais mobilisée face aux risques outre-Atlantique
La France a été épargnée cette saison par une flambée de la grippe aviaire dans les élevages mais les autorités sanitaires, humaines et animales, sont "pleinement mobilisées" face à sa diffusion sur le continent américain, avec des cas de transmission à l'homme dont un décès.
Aucun nouveau foyer d'Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) n'a été détecté sur le dernier mois dans les élevages français, ce qui a permis au pays de retrouver son statut "indemne", qui offre des perspectives plus favorables pour les exportations, a annoncé jeudi la Direction générale de l'alimentation (DGA).
Mais ce statut est indépendant du niveau de risque, qui reste "à son plus haut niveau" depuis le 8 novembre et qui correspond notamment à un confinement des volailles.
En Europe, le virus d'influenza aviaire a été détecté dans 28 pays depuis août 2024, selon le dernier bulletin hebdomadaire de la plateforme française d'épidémiosurveillance en santé animale.
L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, a alerté jeudi lors d'une conférence de presse commune avec la Direction générale de la santé (DGS), la DGA et Santé publique France, sur les risques liés à la remontée des oiseaux migrateurs, face au "peu d'informations" sur les contaminations dans les pays du Sud, même si "cette migration remontante est généralement beaucoup moins contaminante que la migration descendante".
Mais l'inquiétude vient surtout des Etats-Unis avec une situation sanitaire "inédite", selon la DGS, avec 67 cas de transmission à l'homme dont un décès, et une "circulation intense" dans les élevages bovins (16 Etats concernés) alors que ces derniers ne sont "pas réputés sensibles aux virus influenza aviaires", selon l'Anses.
Pour les humains, si le risque reste jugé "faible" pour la population générale et "faible à modéré" pour les personnes exposées à des animaux ou à un environnement infecté, "la nouvelle situation de transmission des virus influenza aviaire nous incite à renforcer notre préparation à l'émergence d'une éventuelle souche qui aurait une capacité de transmission interhumaine", explique la DGS.
Jusqu'alors, aucun cas humain n'a été détecté en France. La soixantaine de cas humains enregistrés aux Etats-Unis, dont un premier décédé début janvier, ont été causés par une exposition directe à un animal, et l'Organisation mondiale de la santé précise bien qu'aucune transmission entre humains n'a été enregistrée pour l'instant.
Mais "tous les pays se préparent à une pandémie potentielle", note Santé publique France. En France, "le système de santé s'est préparé à un risque pandémique" et "nous avons les moyens de la réponse" au besoin, assure la DGS.
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