Logo Logo Logo

Emma Peters, "Clandestina" mais pas seulement

Quand un DJ russe lui soumet le remix d'une de ses reprises, Emma Peters est une parfaite inconnue: depuis, la chanteuse enchaîne les concerts avec "Clandestina" et ses propres morceaux,...
Par  Afp
Date publication
Mise à jour Publié
Temps de lecture
Lecture en 5 min

Quand un DJ russe lui soumet le remix d'une de ses reprises, Emma Peters est une parfaite inconnue: depuis, la chanteuse enchaîne les concerts avec "Clandestina" et ses propres morceaux, dont l'un a lui aussi connu quelques péripéties.

"C'est une histoire de dingue", résume l'artiste de 28 ans, rencontrée par l'AFP mardi avant de monter sur la scène du Printemps de Bourges.

Avec un certain décalage horaire: elle revient de Tahiti, où elle était programmée dans un festival.

Avec deux albums au compteur, "Dimanche" en 2022 puis "Tout de suite" en 2024, la chanteuse a de quoi régaler le public. Mais celui-ci vient aussi pour l'entendre jouer ses reprises - sa spécialité - surtout celle qui lui a ouvert les portes d'une carrière musicale.

"J'ai commencé +Clandestina+ sur scène et les gens, avec tous les téléphones sortis, hurlaient, connaissaient les paroles. C'était un truc de ouf", sourit-elle.

En 2019, Emma Peters reprend en guitare-voix ce titre du rappeur Lartiste, qu'elle poste sur sa chaîne YouTube, à l'audience confidentielle.

Quelques années plus tard "j'ai reçu un mail d'un DJ russe qui me dit: +Je suis tombé sur ta reprise. J'ai fait un remix. Qu'est-ce que tu en penses si on le sort avec un fichier MP3 ?+", rembobine-t-elle.

"Je me suis dit c'est marrant, parce que ma voix est hyper pitchée (modifiée, NDLR), c'est un peu trafiqué, c'est des rythmes très dansants. Donc, je n'avais pas du tout l'habitude de m'entendre comme ça", poursuit l'artiste, séduite par le résultat.

Elle l'autorise à diffuser ce remix, pensant qu'il allait tomber dans les oubliettes du Net.

"Un DJ en Russie et moi avec mes 200 abonnés, ça ne peut pas exister. Et en fait, ça a fait 5 millions de vues en une semaine. Ensuite, on l'a sorti sur les plateformes et aujourd'hui, c'est des centaines et des centaines de millions de streams", constate Emma Peters, qui n'avait ni équipe ni label à l'époque.

Depuis, avec ce DJ, "on a signé des contrats ensemble pour signer le titre et tout ça. Mais on ne s'est jamais vus, je pense qu'on ne se verra jamais", affirme-t-elle.

- Crash -

En janvier, Emma Peters a sorti une de ses chansons originales, "Déjà-vu", qui a connu elle aussi un "accident" de parcours à l'issue heureuse.

"On a fait une super session studio. Et le producteur avec qui on travaillait a crashé son disque dur et il a tout perdu. On s'est retrouvés avec juste une piste qu'on appelle une MAP, une mise à plat", qui contient tous les instruments et toutes les voix enregistrés, retrace-t-elle.

"Normalement, on a une piste pour le piano, pour les batteries, pour la voix. Et on relisse tout ça. On fait ce qu'on appelle le mix et le mastering. Là, c'était impossible."

Sans parvenir à réenregistrer une session de la même qualité, décision est prise de travailler sur cette piste unique pour en sortir la version finale.

"Je ne sais pas si le label est parfaitement au courant de toute l'histoire! En fait, ça marche vachement bien sur TikTok et tout ça", s'enthousiasme Emma Peters, signée chez l'indépendant Tôt ou Tard (Vianney, Vincent Delerm, Adé).

Cette bosseuse préfère toutefois "quand c'est propre", mais ces péripéties lui ont prouvé qu'il pouvait survenir "des choses assez magiques".

"Je pense que parfois, quand il y a quelque chose qui se passe, on n'est pas obligé d'en faire des caisses. Il faut faire confiance à son instinct", a appris la chanteuse, qui sera à la Salle Pleyel à Paris, en novembre.

Prolongez votre lecture sur le sujet :

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?

Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu !