Côte d'Or: le métallurgiste Valti placé en liquidation judiciaire
L'entreprise métallurgique Valti, qui emploie 130 salariés à Montbard (Côte-d'Or), a été placée mardi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Dijon, la CGT dénonçant un "gâchis".
"Il n'y pas de repreneur", a lâché Nicolas Rosticher, secrétaire du comité social et économique (CSE) de l'entreprise et délégué CGT, en s'adressant à quelques dizaines de salariés réunis devant le tribunal sous des drapeaux rouges du syndicat.
"C'est un gâchis", a-t-il déploré. "On a un outil et un savoir-faire unique qui va se perdre", a jugé le délégué, en accusant les conséquences d'une "délocalisation".
Créé dans les années 1960, Valti est l'un des leaders européens dans la fabrication des tubes en acier. En juillet 2022, l'entreprise avait été cédée par l'industriel français Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudure, au fonds d'investissement allemand Mutares, qui l'a lui même vendue en janvier 2024 au président de Valti, François Martin.
Durement touché par les difficultés des constructeurs automobiles, ses principaux clients, Valti avait vu son chiffre d'affaires s'effondrer de plus d'un quart en 2023, à 50,5 millions d'euros, par rapport à 2022, selon les derniers chiffres publiés au registre officiel. Le déficit atteignait 6,7 millions d'euros en 2023.
L'actuel propriétaire, François Martin, n'a pas réussi à enrayer la chute du chiffre d'affaires. Valti a donc lancé un processus de vente à l'automne dernier, mais aucun repreneur ne s'est présenté.
"Il y a 35 ans, quand je suis rentré, on était 400. On est 130 aujourd'hui. Vallourec a délocalisé à l'étranger et a donné l'entreprise à Mutares qui l'a siphonnée. Un an et demi après, le PDG a repris pour un euro symbolique. C'est le système qui permet aux groupes de délocaliser et de tout doucement fermer une entreprise", a résumé Nicolas Rosticher.
"Le principe est toujours le même: Mutares rachète pour très peu et pompe la trésorerie", a fustigé Elie Lazzarotti, secrétaire général de la branche locale de la métallurgie pour la CGT.
Mutares, c'était "la promesse jamais tenue d'un retour à l'équilibre", a récemment dénoncé la maire Horizons de Montbard, Laurence Porte.
Les salariés espèrent retrouver un emploi dans le bassin local, qui compte en particulier l'équipementier nucléaire Framatome, en pleine période de recrutement.
"Mais il y a 30-40 employés de plus de 50 ans, pour qui ça va être plus dur", a estimé le délégué CGT.
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VALLOUREC
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