Concertation sur les retraites: fin repoussée au 17 juin
Les partenaires sociaux qui participent encore à la concertation sur les retraites, l'ex-conclave, se donnent désormais jusqu'au 17 juin pour parvenir à un accord, ont-ils expliqué jeudi à l'issue d'une nouvelle réunion.
Le programme prévoyait auparavant une fin de l'exercice le 28 mai.
Selon le nouveau calendrier, Jean-Jacques Marette, l'animateur de la concertation, tiendra la semaine prochaine des réunions bilatérales avec chacune des organisations pour faire un bilan.
Un document de synthèse sera ensuite élaboré et servira de base à la négociation, avec des réunions plénières prévues les 5, 11 et 12 juin, et une réunion finale le 17 juin.
"On a prévu assez largement pour aller au fond de notre discussion. Nous avons le pressentiment qu'il va falloir du temps, mais nous avons bon espoir d'y arriver", a déclaré Eric Chevée, négociateur de la CPME (petites et moyennes entreprises).
"La vraie montagne de la négociation retraite est devant nous, avec quatre cols": l'âge, la pénibilité, la retraite des femmes et l'équilibre financier du régime des retraites, selon Yvan Ricordeau, le négociateur de la CFDT.
Interrogée sur les chances d'arriver à un accord le 17 juin, Pascale Coton, la négociatrice de la CFTC, a fait une réponse nuancée.
"Je dirais que c'est pratiquement zéro, mais ça fluctue d'heure en heure, de jour en jour. Aujourd'hui, je dirais qu'on est peut-être à 14 (chances) sur 20" parce que les discussions de la journée ont été "plus simples, plus engageantes", a-t-elle dit.
Les syndicats veulent obtenir des améliorations pour les salariés sur la réforme de 2023, qui fait passer de 62 à 64 ans l'âge légal de départ en retraite. Mais le patronat n'a pas fait d'ouverture pour l'instant, selon eux.
"Sur l'âge, l'usure professionnelle, les retraites des femmes mères de famille, il faut qu'on puisse avoir des éléments tangibles et nouveaux", a prévenu Christelle Thieffinne, représentante de la CFE-CGC.
En revanche, les participants montrent une certaine convergence pour proposer de s'impliquer davantage dans le pilotage du système des retraites des salariés du privé, sans laisser le gouvernement et le Parlement seuls maîtres à bord.
En cas d'accord, les aménagements à la réforme des retraites devraient être déclinés dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026.
D'autres points (le pilotage du système de retraite, voire le financement de la protection sociale en général) seraient déclinés dans des réformes ultérieures.
Les cinq organisations restant en discussions sont le Medef et la CPME pour le patronat, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC pour les syndicats. L'U2P (artisans), FO et la CGT ont claqué la porte.
Le président Emmanuel Macron a demandé mardi au gouvernement d'ouvrir prochainement "une conférence sociale" avec l'ensemble des syndicats et du patronat sur le financement du modèle social, estimant qu'il faut "aller chercher de l'argent en dehors du seul travail", notamment par le biais de la "consommation".
Il a parallèlement rejeté la demande de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet d'un référendum sur l'abrogation de la réforme des retraites.
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